Stockhausen, Stimmung

Publié le par stephen0711

Stockhausen, Stimmung

 

Il s’agit d’un exemple vocal pour six chanteurs. Se rappeler ce qu’est un spectre : c’est l’image physique d’un son qui indique son contenu harmonique, à savoir le nombre de sons, le rang et l’intensité relative des sons harmoniques supérieurs au son fondamental. La musique spectrale est à la recherche d’une harmonie, et dans les premiers temps, elle contestait le sérialisme. Un contexte historique nouveau : première création à Amsterdam en 1969. Il faut s’inspirer des traditions d’écoute du son qui ne doivent pas être d’Occident mais plutôt d’Orient. A cette époque, engouement pour certaines philosophie de l’Inde. Il y a aussi la volonté de communiquer un message musical qui conteste le déterminisme trop prégnant du sérialisme. C’est chronologiquement un moment qui grâce à la musique électroacoustique privilégie l’écoute du/des son(s) plutôt qu’une réception trop abstraite du phénomène musical. Ce qui a été contesté, c’est l’excès de rigidité au niveau :

-         de l’organisation de la partition

-         de l’organisation des paramètres du son.

Stockhausen amorce un tournant en poussant le plus loin l’abstraction avec deux œuvres : Punct et Contrapunct. Mais aussi avec des pièces pour piano telles que les Klavierstücke. Mais il compose surtout de la musique acousmatique [1] (studios de Cologne). La notion de calcul tient une place importante dans plusieurs œuvres. Il est représentatif dans cette époque d’expérimentation. il fait éclater la forme en inventant un principe de forme ouverte [2]. Il invente pour chaque œuvre un monde sonore régénéré par l’écoute. il est aussi à l’origine d’un renouveau de l’opéra.

 

§         2 soprani, alto, tenor, basse

§         65 minutes

§         3 x 8 modèles pour voix de femme

§         3 x 9 modèles pour voix d’homme

§         composé de trois poèmes et d’un appel à des noms magiques appartenant à des civilisations anciennes

§         c’est une œuvre entièrement basée sur la phonétique

§         écrite en 1967 – 1968 aux USA, crée à Paris par le GRM le 9 décembre 1968 à la maison de la Radio, diffusée avec l’assistance technique du GRM et de François Bayle.

Derrière cette apparente passivité, il y a une complexité de l’écoute

De clé de fa (2ème ligne) vers clé de sol (2ème ligne sup.) : sib - sib - fa - sib - ré - lab - do

            Il y a 51 manières d’élaborer ces formants harmoniques. Partition basée avant tout sur une diction phonétique. Une technique vocale appropriée. Le chant est sans vibrato. Les respirations sont lentes et longues. Les chanteurs sont disposés en cercle … s’entendant eux-mêmes, écoutant le son, le faisant partager d’une seule respiration aux autres chanteurs. Les sons phonétiques organisent l’ensemble de la partition, ils sont combinés à des chiffres indiquant l’harmonique qui doit être mis en avant. Il y a l’intervention de 29 combinaisons qui signifient que l’on peut prononcer dans le jeu vocal des mots magiques qui appartiennent à des civilisations différentes.

C’est une œuvre qui se situe dans la logique d’une pièce appelée Hymnen, entièrement écoutée à l’aide d’hymnes venus de la planète entière : un hymne aux sonorités. Cette écoute des sons permet à Stockhausen d’entrer dans une perception spirituelle du son. Rapport de périodicité dans l’élaboration des spectres. Ces rapports donnent de l’unité à l’œuvre, unité réalisée à l’aide la phonétique qui suspend toute allusion à un texte poétique.



[1] Etude aux mille collants

[2] Klavierstücke n°11

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